Les maladies parodontales

Que sont les maladies parodontales ?

Les maladies parodontales sont des maladies et conditions pathologiques affectant les tissus de support des dents, c’est-à-dire l’os et la gencive, le cément et le ligament alvéolo-dentaire (ou desmodonte).

Les principales maladies parodontales sont :

  • La gingivite : c’est l’inflammation de la gencive autour des dents. Elle constitue le premier stade des maladies parodontales et correspond à une inflammation de la gencive, qui gonfle, devient rouge foncé et saigne au moindre contact. Fréquente (elle se manifeste chez près d’un adulte français sur deux), la gingivite est souvent localisée entre deux dents. Elle peut s’étendre et même se généraliser. Avec un traitement cette pathologie est réversible sans séquelles.
  • La parodontite : c’est une pathologie plus sévère qui détériore la gencive et l’os supportant les dents et qui, contrairement à la gingivite, conduit à une perte irréversible de tissus autour des dents. A terme, la maladie peut créer des dommages irréversibles et entraîner la perte de dents ou être la cause d'affections plus graves.


Ces maladies ne sont pas contagieuses.


Quelles sont les causes des affections parodontales ?

Les maladies parodontales sont des infections causées par l’accumulation de bactéries pathogènes et de leurs toxines sur le rebord de la gencive au pourtour des dents. Cette affection peut être aggravée par certains facteurs dont les principaux sont l’accumulation de tartre, le tabagisme, la génétique, le stress, le diabète ainsi que la prise de certains médicaments.

 



Quels sont les symptômes des maladies parodontales ?

Il arrive souvent qu’une parodontite soit asymptomatique (“qui ne présente pas de symptômes”) ce qui la rend difficilement détectable par le patient. Cependant, les principaux signes observés par les patients sont des saignements gingivaux, un gonflement, le déchaussement des dents, des migrations dentaires et parfois une mauvaise haleine. Lorsque la maladie s’aggrave, les dents deviennent mobiles. Une parodontite non traitée peut conduire à la perte des dents.

Le dépistage de la maladie parodontale se réalise chez votre dentiste au cours d'une visite de contrôle ou bien avec un motif de consultation précisée.

Si l'atteinte parodontale est confirmée, votre dentiste sera amené à réaliser un bilan parodontal complet.


Quelle prise en charge des maladies parodontales ?

La prise en charge diffère si il s'agit d'une gingivite ou d'une parodontite.

Les gingivites sont prises en charge par votre dentiste de la manière suivante :

  • détartrage,
  • recommandation d'hygiène orale,
  • suppression des facturs locaux,
  • mise en place d'un suivi régulier et de séances de prophylaxie.

Si la gingivite a évolué en parodontite, des soins plus poussés seront mis en oeuvre par votre dentiste. 

Les soins prodigués par votre dentiste pour la thérapeutique initiale font partie de la liste suivante :

Un détartrage des dents

Le détartrage permet de retirer la plaque dentaire et le tartre accumulés sur les dents au-dessus des gencives et dans les espaces interdentaires. Il est généralement réalisé à l’aide d’instruments à ultrasons, suivi d’un polissage des dents et peut être réalisé en une seule séance. Si la quantité de tartre est trop importante, plusieurs séances peuvent être nécessaires.

Un surfaçage radiculaire

Il s’agit d’un détartrage approfondi permettant de supprimer le tartre situé sous la gencive afin de faciliter le réattachement de la gencive sur les racines dentaires. Selon l’étendue des lésions, le surfaçage radiculaire est réalisé sous anesthésie locale à l’aide de curettes manuelles ou d’instruments à ultrasons en une ou plusieurs séances (la bouche peut être divisée en 6 ou 4 segments).
Votre dentiste prescrira souvent en complément des bains de bouche antiseptiques. En cas de risque infectieux (immunodépression, maladie chronique, maladie des valves cardiaques, port d'une prothèse articulaire, etc.), votre dentiste peut prescrire des antibiotiques pour réaliser ces soins parodontaux sous couverture antiobitoque (ce cas de figure est très rare).

En cas de présence de facteurs locaux susceptibles de favoriser la rétention de plaque (soins ou prothèses mal adaptées...), ces derniers seront corrigés.

Une chirurgie parodontale

Pour les cas les plus avancés de parodontite, un traitement chirurgical peut être nécessaire. Le traitement varie selon l’importance des lésions (profondeur des poches), leur localisation, leur nombre et l’état général de la personne.


Différentes techniques chirurgicales sont disponibles pour différentes situations cliniques :
  • Le lambeau d’assainissement parodontal permet d’accéder aux racines dentaires afin de les détartrer et supprimer les lésions inflammatoires .
  • La régénération tissulaire guidée : après assainissement des zones infectées grâce à un lambeau d’accès, une membrane résorbable ou non contenant un substitut osseux est fixée sur les zones atteintes afin de faciliter la régénération de l’os détruit et le réattachement de la gencive.
  • Le comblement osseux est indiqué dans le cas de lésions profondes ou touchant les espaces interradiculaires. Il est réalisé à partir d’un greffon osseux après assainissement des tissus lésés.
  • Des greffes de gencives sont parfois indiquées. Elles ont pour rôle de protéger les parties dénudées et sensibles des racines des dents. Elles peuvent également avoir une visée esthétique.


parodontologie


Adaptation du traitement en fonction du profil du patient

Si la personne est diabétique

En raison de la susceptibilité importante aux infections des personnes diabétiques et de l’importance de la santé bucco-dentaire dans l’équilibre du diabète, un suivi régulier chez le chirurgien-dentiste, une ou deux fois par an, est nécessaire pour prévenir ces affections et les maintenir sous contrôle si elles sont déjà présentes. S'il est nécessaire, le traitement chirurgical ne sera réalisé qu'après concertation entre votre dentiste et votre médecin référent (généraliste ou endocrinologue). Ces échanges permettront également de préciser si vos soins parodontaux doivent être réalisés sous couverture antiobiotique.

Si la personne a une maladie cardiovasculaire

La chirurgie parodontale n’est pas recommandée dans le cas de parodontites sévères chez les personnes atteintes de cardiopathie avec risque d’endocardite infectieuse (infection de la paroi interne du cœur). Tout acte dentaire n’est réalisé qu’en lien avec le médecin traitant ou le cardiologue. Une antibiothérapie préventive est généralement nécessaire. Chez les patients sous anti-coagulants ou anti-agrégants plaquettaires, une modification du traitement peut être nécessaire ; elle sera conduite par votre praticien référent.


Chez la femme enceinte

En raison des modifications hormonales liées à la grossesse, les gencives de la femme enceinte peuvent changer de volume, devenir plus volumineuses provoquant des gingivorraghies. La situation reviendra à la normale après le terme de la grossesse. Tous les soins dentaires peuvent être réalisés pendant la grossesse, il n’y a pas lieu de différer les soins s’ils s’avèrent nécessaires. À compter du 4ème mois de grossesse et jusqu’au 12ème jour après l’accouchement, la future maman peut bénéficier d’un examen de prévention bucco-dentaire totalement pris en charge par l’assurance maladie. Au cours de cet examen, des conseils personnalisés sur sa santé bucco-dentaire et celle de son futur enfant lui seront donnés.


Comment prévenir les maladies parodontales ?

Ces recommadations formulées par votre dentiste permettront de réduire fortement le risque d'apparition d'une maladie parodontale :

  • se brosser les dents 3 fois par jour et vérifier que toute la plaque dentaire est éliminée,
  • utiliser quotidiennement le fil dentaire,
  • programmer une visite annuelle chez le dentiste pour contrôle et prophylaxie.